Le blog de Mgr Claude DAGENS

VIVRE VRAIMENT DU CHRIST ! Eucharistie à la cathédrale avec envoi des jeunes du diocèse aux JMJ de Madrid, le 7 août 2011

7 Août 2011 Publié dans #Homélies

          JMJ 2011
            « Je combats pour que vos cœurs soient remplis de courage et qu’ils soient rassemblés dans l’amour…  Continuez à vivre dans le Christ Jésus… Soyez enracinés en lui, construisez votre vie sur Lui… Par le baptême, vous avez été mis au tombeau avec lui, avec lui vous avez été ressuscités, parce que vous avez cru à la force de Dieu qui a ressuscité le Christ d’entre les morts. »
            Il fallait de l’audace à l’apôtre Paul pour appeler ainsi les premiers baptisés de Colosses à vivre aussi radicalement leur vocation chrétienne. Et radicalement, cela veut dire : à partir des racines.
            Et il faut aussi de l’audace, aujourd’hui, pour laisser transparaître cela qui est l’essentiel de la foi et de la vie chrétiennes : et l’essentiel, ce ne sont pas des prescriptions, ou des stratégies, ou des fonctionnements plus ou moins compliqués, l’essentiel, c’est le Christ vivant, vainqueur du mal et de la mort, ressuscité et qui nous associe à Lui et à sa Pâque.
            Au-delà de toutes les apparences et de toutes les réalités secondaires et parfois très visibles, le but essentiel des Journées mondiales de la jeunesse est là.
            Bien sûr qu’il est bon d’être nombreux, de découvrir de nouveaux horizons, d’entendre d’autres chants, d’autres refrains, d’autres cris, de rencontrer facilement des jeunes venant de tous les continents du monde ! Bien sûr qu’il est heureux de vivre la grande communion de l’Église catholique autour du successeur de l’apôtre Pierre, l’évêque de Rome, notre pape Benoît XVI.
            Mais l’essentiel, c’est d’être là, chacun à sa manière, avec ses questions, ses doutes, ses fragilités, et de se laisser saisir par le mouvement de la foi qui commence par le silence, comme à l’Horeb, pour le prophète Élie, et qui passe aussi par les remous de l’existence, comme pour Simon-Pierre, sur le lac de Tibériade.
            Et tant mieux si la Parole de Dieu proposée aujourd’hui vient baliser le chemin de la foi chrétienne, qui a toujours l’allure d’une rencontre personnelle. Préparez-vous aux grands éclats de chants, à l’espagnole, surtout à Madrid, mais n’oubliez pas le silence de la grotte de l’Horeb : Élie a sans doute imaginé une révélation fracassante de Dieu ! Et bien non, passent l’ouragan, le tremblement de terre et le feu ! Reste le murmure d’une brise légère : et il sait que Dieu est là, tout proche, pas du tout envahissant, mais présent et qui ne demande qu’à être écouté avec attention et amour…
            Mais voici aussi, pour l’apôtre Simon-Pierre, l’expérience de la tempête et de la peur. Il a cru que tout lui était possible et qu’il n’avait qu’à s’élancer et à déployer son élan vers ce qu’il imaginait du Christ. Mais en lui, voici que s’affirme subitement la conscience de ses limites, et il est submergé, autant par sa propre peur que par les remous de la mer.
            Alors il apprend, pour la première fois, ce qu’il apprendra plus tard de façon encore plus dramatique. On ne se sauve pas par soi-même. Il faut tendre sa main et se laisser saisir. Et c’est déjà comme une victoire sur la mort, une petite résurrection grâce à Jésus qui est là, et qui veille, et qui sauve.
            L’épreuve elle-même lui a appris à croire à la puissance du Christ. Comme à nous, aux heures où nous avons l’impression de couler, d’être englouti par les secousses de l’existence. Dans l’épreuve aussi nous apprenons à vivre avec le Christ, peut-être même que nous découvrons pour la première fois dans sa vérité : c’est le Seigneur ! Et il vient, au milieu même de ce qui nous secoue, se révéler à nous non pas comme un grand manitou, mais comme un ami très proche et très vigilant.
 
 
            Et l’apôtre Paul a bien raison d’insister : « La réalité, c’est le Christ ! » Et la réalité du Christ résiste à bien d’autres réalités qui pourraient sembler toutes puissantes.
            À nous de faire le tri, de choisir, d’aller vraiment à la rencontre du Christ et de ne pas se laisser tromper par les apparences.
            Et nous pourrons être certains que le Christ est là, que sa puissance de résurrection est à l’œuvre et qu’au moment où tant de sondages essaient de mesurer les chances d’avenir du christianisme, comme on mesure les chances des candidats aux élections présidentielles, nous pouvons être certains que la découverte du Christ vivant a de l’avenir dans notre monde et que les Journées mondiales de la jeunesse sont au service de cette cause-là.
            Et cette cause-là, elle est liée à nous. Car l’Église que nous formons n’a elle-même d’avenir que si elle cultive avant tout cette expérience du Christ ressuscité et si elle met résolument le cap sur l’essentiel : « Continuez donc à vivre dans le Christ Jésus… Soyez enracinés en Lui ! Construisez votre vie sur Lui ! »
 
 
                                                                                                                               X Claude DAGENS
                                                                                                                               évêque d’Angoulême
 
        
        
           

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