Le blog de Mgr Claude DAGENS

DES SIGNES QUI NE TROMPENT PAS. Éditorial d' "Église d'Angoulême", 31 mars 2013

30 Mars 2013 Publié dans #Edito Église d'Angoulême

François Pape 2

 

Au balcon de la basilique Saint-Pierre

 

            C’était le mercredi 13 mars au soir. Les fenêtres de la grande loggia de la basilique Saint-Pierre de Rome se sont ouvertes et l’annonce a été proclamée par le cardinal Jean-Louis TAURAN : « Habemus papam, reverendissimum et excellentissimum dominum Giorgium Marium cardinalem BERGOGLIO… »

            Et l’on a vu apparaître un homme vêtu de blanc, à la silhouette élancée. Il avait l’air dépassé par l’événement qu’il vivait. Il a écarté ses bras, il s’est avancé et, sans doute ébloui par la lumière des projecteurs braqués sur lui, il s’est présenté à la foule, avec son nouveau nom, Franciscus, François, et tout le monde a compris sa référence au petit pauvre, au Poverello d’Assise.

            Et aussitôt, il a prié, avec les paroles du Notre Père et du Je vous salue, Marie. Et puis, il s’est incliné, en demandant à la foule de prier pour lui.

            C’était le premier soir, et, depuis lors, d’autres paroles et d’autres gestes sont venus. Le dimanche suivant, pour l’Angelus, depuis son bureau du palais apostolique, il a fait une brève méditation sur l’Évangile du jour, le récit de la femme adultère confrontée aux Pharisiens et à Jésus. Et le pape François a affirmé tranquillement : « Dieu ne se lasse jamais de pardonner. C’est nous qui nous lassons de lui demander pardon. » Et le 19 mars, au jour de sa messe inaugurale, sur la place Saint-Pierre, cette autre affirmation, tout aussi bouleversante : « Il ne faut pas avoir peur de la bonté et de la tendresse. » Ce qui veut dire certainement : on peut compter sur la bonté et la tendresse de Dieu, mais aussi, il ne faut pas avoir peur de pratiquer entre nous la bonté et la tendresse, surtout à l’égard de ceux et celles qui doutent de la tendresse de Dieu et des autres.

  François Pape 3

 

Une promesse de renouveau pour l’Église et pour le monde

 

            Comme me l’écrivait un ami ces jours-ci : « Notre pauvre et sainte Église n’en finit pas de nous surprendre. » Et sans doute les cardinaux ont-ils été surpris, dans la journée du mercredi 13 mars, d’être guidés par l’Esprit Saint vers le cardinal BERGOGLIO, ce jésuite courageux qui a fait l’expérience des violences du monde, en Argentine, et qui a choisi, parfois dans des conditions très onéreuses, de suivre le chemin de l’Évangile, de s’abandonner au Christ, de pardonner à ceux qui lui voulaient du mal et de pratiquer avec persévérance l’option préférentielle pour les pauvres, de façon personnelle.

            Ce nouveau pape est un homme libre. Je l’ai compris dès notre première rencontre au cours du Synode romain d’octobre 2001. Il n’est pas naïf, mais il est bon et décidé à pratiquer la pastorale de la bonté, en appelant ses futurs collaborateurs à discerner ce qui est le plus important et, par conséquent, à écarter les attitudes mondaines, les compromissions financières et politiques qui peuvent exister dans l’Église comme dans toute société.

 

            Notre pape François ira bientôt à Assise. Je n’en doute pas. J’espère qu’il pourra s’arrêter devant cette fresque de GIOTTO où l’on voit François debout devant les remparts d’Arezzo et chassant les démons qui infestaient cette cité et ses habitants. J’espère aussi qu’il contemplera la scène dans laquelle le jeune François agenouillé écoute le Christ de la Croix lui dire : « Va, François, reconstruis ma maison », et que lui aussi, en ce début du XXIe siècle, nous encouragera à vérifier les fondations de nos vies et de notre Église.

            Avec notre pape François, nous regardons vers la Croix glorieuse de Jésus, et nous apprenons à passer, avec Lui, notre frère et notre Seigneur, de ce monde au Père, en aimant jusqu’au bout.

 

+ Claude DAGENS

Le 19 mars 2013

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