"VOUS ÊTES DES ENFANTS DE DIEU !" N'EN DOUTEZ PAS ! Eucharistie et confirmation à Montemboeuf, le dimanche 4 décembre 2011

    

            Ce matin, à Montembœuf, nous vivons comme un nouveau commencement.

            Cela est vrai pour nous tous, parce que nous regardons déjà vers cet événement étonnant qui s’appelle Noël. C’est la naissance d’un enfant nommé Jésus. Il va naître en terre de Judée, dans la pauvreté, dans une étable, d’une jeune fille nommée Marie. Il vient de Dieu. C’est Dieu qui est à la source de sa vie. Il est son Fils et il devient notre frère en humanité. Et près de l’enfant et de sa mère se tient un homme très attentif : il s’appelle Joseph, il va adopter cet enfant, il va l’accueillir, il va l’élever, parce qu’il répond à un appel de Dieu. Cet événement si étonnant et si caché, c’est le début de la nouvelle Alliance du Dieu vivant avec notre humanité toujours si incertaine. Son Fils devient l’un d’entre nous, et nous, nous sommes appelés à nous reconnaître comme des enfants de Dieu et c’est vraiment une vocation nouvelle : à partir de Jésus, Dieu est lié à chacun de nous, à partir de notre naissance humaine et de notre baptême.

            Et, sur le chemin de Noël, va s’accomplir aussi un autre commencement. Pour vous, les confirmés d’aujourd’hui parce que vous êtes des enfants de Dieu et que vous allez recevoir, en vous, dans votre corps et pour toute votre vie, le don de l’Esprit Saint, par le sacrement de confirmation.

            Mathieu, Julie, Margot, Jacques, Élise, Emma, Malo, Quentin, Camille, Lucie, Quentin, Benoît.

            Dieu sait que vous êtes différents. Mais Dieu sait aussi que vous êtes tous, chacun, chacune, tel que vous êtes, ses enfants. Avec vos doutes, avec vos questions, avec votre histoire, votre identité personnelle, ineffaçable, c’est d’être connus du Père des cieux, qui désire vous adopter pour que vous viviez de la vie qu’il vous donne et que vous ne doutiez pas de la confiance qu’il vous fait, en vous communiquant son Esprit, qui est et qui sera votre éducateur et, s’il le faut, votre défenseur.

            En ce jour où je vais marquer chacun de vous de ce don du Père des cieux, je vous demande ceci : même si vous vous heurtez à des difficultés, même si vous avez fait déjà l’expérience des doutes et même de la peur, ne doutez pas de la confiance de Dieu ! Le Père de Jésus, quand il se lie à nous, c’est pour toujours. Nous, nous avons toujours la liberté de refuser son Alliance, mais Lui, jamais, ne la refusera… Je vous le promets.

            Et c’est le sens de l’événement de Noël, qui nous échappe si facilement. Parce que nous sommes fascinés par le tintamarre ambiant qui évoque le réveillon, les cadeaux, les dépenses, même s’il faut faire des économies en ces temps de crise économique et, pour certains, de pauvreté réelle et aggravée.

            Mais le cœur de Noël reste caché. Et pour cause : on attendait un signe éclatant de la puissance de Dieu, la venue d’un Messie triomphant. Et voici que l’Amour de Dieu a inventé un autre signe, beaucoup plus onéreux et pour Lui et pour nous. Lui, il se cache, et il va être exposé à toutes les violences du monde, et cela commence à Bethléem, quand le roi Hérode fait massacrer les nouveaux-nés.

            La victoire de Dieu n’est pas tonitruante. Elle patiente, elle attend, et il faut l’énergie de Jean le Baptiste pour réveiller les consciences endormies ! Depuis toujours, les prophètes nous le disent : « Résistez à la résignation ! Ne doutez pas de la fidélité de Dieu ! Il vient, préparez ses chemins, débarrassez-vous de ce qui vous encombre ! Simplifiez vos vies ! Renoncez à vos rancunes, à vos égoïsmes, à vos étroitesses ! Celui qui vient de Dieu, Jésus, a besoin de votre fraternité, de votre accueil réel, de votre confiance ! »

            Cet appel de Jean Baptiste est toujours d’actualité. Car Dieu est en avant de nous. Il ne renonce pas à nous adopter ! Il désire que nous formions le peuple de ses enfants qui apprennent, avec ces jeunes, à lui dire : « Père, notre Père, empêche-nous de succomber à la résignation ! Apprends-nous à nous regarder les uns les autres comme tu nous regardes, comme des personnes appelées à vivre de Toi et à attester dans le monde que Toi, tu demeures avec nous ! »

            Dimanche prochain, nous accueillerons la lumière qui vient de Bethléem. Elle sera portée par des scouts et des guides, je souhaite qu’elle vienne jusqu’ici, à Montembœuf, et qu’elle aille dans des maisons, là où il y a de la solitude, de la peur, de la pauvreté. Nous sommes appelés à être, avec des jeunes, des porteurs de cette lumière, fragile, mais tenace et vivante, puisqu’elle passe par nos vies converties au Dieu vivant !

X Claude DAGENS

évêque d’Angoulême