Le blog de Mgr Claude DAGENS

REVÊTONS-NOUS POUR LE COMBAT DE LA LUMIÈRE ! Confirmation à Saint-Paul - Ma Campagne, le dimanche 28 novembre 2010

1 Décembre 2010 Publié dans #Homélies

            Ce qui nous réunit ce matin, ce sont d’abord ces jeunes et ces adultes qui ont désiré librement être marqués pour toujours du signe de l’Esprit Saint de Dieu, par le sacrement de la confirmation : Marjorie, Cyndelle, Camille, Sidonie, Juliette et aussi Céline et Ana.

            Vous êtes parmi nous des signes du travail de Dieu qui, Lui, ne se lasse jamais de nous ouvrir à sa présence et de nous appeler à témoigner de Lui, même si cela n’est pas toujours facile. Et vous le savez bien !

            Mais nous ne pouvons pas oublier qu’aujourd’hui, nous commençons notre marche non pas vers les fêtes de fin d’année, mais vers l’événement de Noël. Dieu va venir, Dieu vient, d’une façon étonnante, en cet homme nommé Jésus qui est son Fils et qui devient notre frère en humanité.

            Je ne suis pas sûr du tout que nous soyons conscients de ce qu’il y a d’étonnant dans cet événement, dans cet avènement caché et réel du Dieu vivant à l’intérieur de notre histoire humaine.

            Raison de plus pour nous redresser, pour nous réveiller, s’il le faut, en répondant aux appels que la Parole de Dieu nous transmet aujourd’hui, en ce 1er dimanche de l’Avent.

 

            C’est d’abord l’appel du prophète Isaïe, un appel lancé au temps de l’exil en pays païen, à Babylone. « Marchons à la lumière du Seigneur ! Marchons vers la montagne du Dieu saint qui s’est révélé à Abraham et à Moïse, et, par eux, à son peuple, le peuple d’Israël ! »

            « Marchons », dit le prophète, à des gens qui étaient sans doute fatigués ou résignés. « Marchez et osez regarder vers cette ville sainte, qui a pourtant été prise et où il y a eu tant de violences ! »

            Et cet appel-là à marcher vers Dieu, il demeure très actuel pour nous. C’est toujours le temps de l’Avent, parce que c’est le temps où nous apprenons à surmonter les peurs et les inerties, en nous fiant aux promesses du Dieu vivant et en prenant la route de la foi. Et c’est possible à tout âge !

            Et Jésus lui-même, dans l’Évangile de Matthieu, se réfère à ces promesses en demandant à ses disciples d’être tournés vers son avènement, en attendant le Fils de l’homme, c’est-à-dire Celui qui ouvre à toute l’humanité le chemin du Royaume de Dieu.

            Et nous sommes ce peuple des enfants de Dieu appelé à marcher, à se secouer, à lutter contre tout ce qui peut nous paralyser ou nous décourager. Et Dieu sait que l’époque actuelle n’est pas portée à l’espérance.

            Et pour de bonnes raisons, parce que la crise est là, et que ses effets se font sentir de bien des manières : dans les soubresauts des finances européennes, dans les situations de précarité et de pauvreté réelles, dans la difficulté assez générale à imaginer l’avenir.

            Mais un peuple chrétien, ce n’est pas un peuple de gens qui se lamentent, en ajoutant aux inquiétudes du monde. C’est un peuple d’hommes et de femmes qui croient ou qui apprennent à croire que Dieu est là, vivant, agissant, non pas comme un grand manitou, mais comme une Présence qui appelle : « Redressez-vous ! Relevez la tête ! » Et comme le dit l’apôtre Paul aux premiers chrétiens de Rome : « Revêtons-nous pour le combat de la lumière ! »

            Un combat, parce qu’il faut surmonter nos lassitudes, et aussi parce qu’il faut reconnaître que le monde n’est pas spontanément ouvert à ce qui le dépasse.

            Et vous, les jeunes ou les adultes, quand vous dites qu’il n’est pas facile de vous dire chrétien, vous êtes certainement réalistes. Mais les questions ou les critiques des autres, même sur le ton de la dérision, ne sont pas forcément négatives. Elles veulent dire aussi que les autres ne sont pas indifférents à ce que vous croyez et qu’ils attendent de vous des signes de votre foi : des signes réels, non pas en forme de refus, ou de distance, ou de repliement, mais en forme de confrontations ouvertes, de dialogues réels, et surtout en forme de compréhension et de patience.

 

            « Revêtons-nous pour le combat de la lumière ! » C’est un engagement qui exclut les disputes et les jalousies, les orgies et les débauches, c’est un engagement qui laisse la puissance du Christ vivant passer à travers nous.

            C’est le contraire de l’insouciance ou de la futilité qui peuvent toujours nous menacer. Le pire dans la culture ambiante, c’est le consentement au n’importe quoi ou aux idées dominantes, c’est le « bof » qui exprime comme un dégoût de la vie.

            C’est l’heure, pour nous tous, d’être chrétiens, là où nous sommes et de nous encourager à vivre de manière éveillée, en attendant la venue de Dieu. Et il vient, et il frappe à la porte et c’est Lui qui attend que nous lui ouvrions !

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