Le blog de Mgr Claude DAGENS

Présence des catholiques dans la société française : "Parole aux Églises" diffusée sur RCF le mardi 28 mai 2013

29 Mai 2013 Publié dans #Parole à notre évêque

                Je voudrais faire quelques réflexions sur la présence réelle des catholiques dans la société française. Je le ferai à partir de deux évidences :

                  - Il existe une réelle présence des catholiques dans la société française, qui contredit les analystes pessimistes sur l’effacement de la tradition catholique.

                - Cette présence n’est pas monolithique. Elle s’exprime selon des manières différentes. Nous le voyons en ce moment avec les deux formes visibles des manifestations catholiques :

                              - d’un côté, ceux et celles qui ont participé du 13 janvier au 26 mai, à ces manifestations organisées contre cette nouvelle loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe

                               - de l’autre, le grand rassemblement organisé à Lourdes du 9 au 11 mai sous le signe du service des pauvres et de la fraternité chrétienne.

 

                Le pluralisme catholique est une réalité. Mais comment faire pour que ce pluralisme réel soit vécu d’une façon chrétienne ?

                Cela exige d’abord un certain réalisme politique. L’influence catholique ne passe pas par un affrontement entre l’Église et l’État, entre les deux France, comme on a dit. Elle implique trois termes : l’Église, l’État et la société. Et l’affirmation de la Tradition catholique doit se situer à la fois face à l’État laïc et à l’intérieur d’une société qui est elle-même pluraliste.

                Nous avons besoin de vivre plus réellement ce pluralisme à l’intérieur de l’Église. Comment cela est-il possible ?

                - En nous parlant davantage les uns aux autres, pas seulement pour nous dire pour qui nous votons, mais ce que nous désirons pour notre société.

                   - En ayant conscience de participer à un combat indivisible : pour la dignité de tout être humain et cela vaut pour l’embryon dans le ventre de sa mère, pour la personne âgée ou malade en fin de vie, ou pour des hommes et des femmes que l’on traite comme des objets, en fonction des exigences exclusives de la rentabilité financière ou technique.

                 - Ce combat n’a pas sa source en nous-mêmes mais dans le cœur de Dieu, qui nous appelle non pas à nous affirmer violemment face à un monde qui nous rejetterait, mais à être sel de la terre et lumière pour le monde, comme Jésus le demande à ses disciples. Et cette mission exige de notre part persévérance et même intransigeance.  

 

+ Claude DAGENS

évêque d’Angoulême

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