L'ESPRIT SAINT, CONSOLATEUR ET ÉDUCATEUR. Homélie lors de la fête de la Pentecôte, le 24 mai 2015, au Sacré-Coeur d'Angoulême, avec la confirmation d'adultes
L’événement de Pentecôte commence à Jérusalem, avec le don de l’Esprit Saint qui vient d’en haut, du cœur de Dieu, et qui se répand chez ces hommes et ces femmes originaires de multiples pays, de l’Asie à l’Égypte et à la Lybie et de la Judée à l’Italie.
C’est cela qui est étonnant dès le début : à l’intérieur de cette diversité humaine, c’est un même phénomène qui s’accomplit. Entre ces personnes si diverses, il n’y a plus de frontières. Les différences demeurent, mais c’est la même expérience de Dieu et de son action qui est donnée à chacun. À chacun, il est donné de participer au mystère du Christ. Et le nom de Jésus, le Crucifié et le Ressuscité, va être annoncé par Pierre et les apôtres. En Lui, le Seigneur, le vainqueur de la mort, il est possible de renaître, non pas en passant dans l’autre monde, mais en vivant de Lui dans notre chair, à partir d’une présence nouvelle, celle de l’Esprit Saint.
Cet événement de Pentecôte s’accomplit aujourd’hui, ici, en cette église du Sacré-Cœur d’Angoulême, à travers le sacrement de confirmation. Car le même Esprit Saint, qui a fait naître l’Église du Christ à Jérusalem, va être donné à ces hommes et à ces femmes qui ont désiré le recevoir.
Ils sont là, vous êtes là, chacune et chacun avec votre histoire personnelle, vos moments de difficultés et d’épreuves, et aussi votre désir d’aller à la rencontre du Dieu vivant et d’être renouvelé par Lui.
J’atteste que vous êtes prêts à vous laisser façonner par l’Esprit Saint. « Il vous conduira vers la Vérité tout entière. » C’est la promesse de Jésus à ses disciples et cette promesse va s’accomplir en chacune et chacun de vous. C’est comme un nouveau commencement.
Mariame, Éléonore, Sylvain, Rabi Sarah, Lucie, Julie, Sandrine, Aurélie, et vous aussi Dominique, Catherine et Jean-Claude.
Quelle joie d’être témoin de ces nouveaux commencements dont vous faites l’expérience depuis des années ! Car vous êtes passé déjà de la peur à la foi, du doute sur vous-mêmes à la confiance dans le Père des cieux, avec, souvent, la découverte de l’Église comme un Corps vivant où vous pouvez prendre votre place !
On dit parfois, dans les médias, que le catholicisme serait la religion du passé, que l’Église est en train de disparaître ou de survivre ! Ce n’est pas vrai ! Vous en êtes les preuves vivantes ou plutôt les signes !
Et c’est cela qui est désormais votre mission de baptisés et de confirmés dans le monde : comme pour les premiers chrétiens, l’essentiel, c’est de vivre l’expérience de Dieu en ce monde, en passant par le Christ, non seulement en croyant en Lui, le Fils, mais en le laissant agir à travers vous.
Vivre de Lui, savoir que l’on n’est pas seul, et accepter aussi d’accompagner des personnes qui se sentent seules, abandonnées, humiliées ou même rejetées ! L’Esprit Saint est pour nous le Consolateur, c’est-à-dire Celui qui nous rend plus solides que tout ce qui peut nous démolir.
Nous sommes appelés nous aussi à exercer cette mission de consolation, sans faire de discours, mais en étant présents, proches, attentifs, en acceptant ainsi d’être nous-mêmes éduqués à ce travail d’accompagnement.
L’Esprit Saint de Dieu est le premier des éducateurs. Dieu sait, et nous aussi, qu’il a besoin de patience ! Nous sommes parfois si résistants à son action, ou si inertes ! Mais Lui ne renonce jamais à ouvrir en nous le chemin de Dieu.
Pour cela, il déblaie nos terrains intérieurs, souvent couverts de ronces, il creuse, il fait jaillir des sources. Il reconstruit ce qui s’est effondré. Il ne veut pas que nous soyons arrêtés par des murs qui se dresseraient devant nous. Il est engagé avec nous dans un travail permanent de renouvellement.
Et si vous estimez que nos communautés résistent à cette action, alors, n’hésitez pas à nous secouer ! Réveillez-nous ! N’ayez pas peur d’être au milieu de nous des hommes et des femmes qui savent qu’en faisant l’expérience de Dieu, nous ne devenons pas des fanatiques, nous devenons un peuple de frères et de sœurs, heureux de cultiver les fruits de l’Esprit, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la maîtrise de soi !
« Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit », en état de conversion permanente !
+ Claude DAGENS, évêque d’Angoulême
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